Les limites du soi. Immunologie et identité biologique

Les limites du soi. Immunologie et identité biologique

  • Auteur: Pradeu, Thomas
  • Éditeur: Presses de l'Université de Montréal
  • ISBN: 9782760621961
  • eISBN Pdf: 9782760625822
  • eISBN Epub: 9782760630697
  • Lieu de publication:  Montréal , Canada
  • Année de publication: 2010
  • Pages: 395
Quel est le lien entre immunologie et identité ? Au cœur de l’immunologie se trouvent les concepts de « soi » et de « non-soi », ainsi que ceux d’unicité et d’individualité. Les immunologistes contemporains affirment que, en se fondant sur le vocabulaire du soi et du non-soi, leur discipline apporte une réponse à la question de savoir ce qui fait l’identité d’un organisme à travers le temps. Cet ouvrage met en doute cette affirmation. S’appuyant sur des données récentes sur la tolérance immunitaire, le chimérisme ou encore la symbiose, il montre que la théorie du soi et du non-soi, qui domine l’immunologie depuis plus de cinquante ans, n’est plus adéquate. Il propose une autre théorie, la théorie de la continuité, dont l’un des objectifs est de rendre compte des nombreux cas dans lesquels un organisme tolère des entités étrangères, en particulier des bactéries. L’organisme doit alors être compris selon une perspective écologique : il est ouvert à l’extériorité, à l’autre, et en grande partie constitué par l’appropriation d’entités initialement « étrangères ». L’immunologie donne bien une définition de l’identité biologique, mais celle-ci est aux antipodes de la conception selon laquelle l’organisme serait une réalité fermée, définie de façon endogène et défendant son intégrité contre tout « non-soi ». Thomas Pradeu est Maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne. Son domaine de recherche est la philosophie de la biologie.
  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • TABLE DES MATIÉRES
  • Remerciements
  • Introduction
  • 1. Comment définir l’immunologie et ses deux concepts centraux, le soi et le non-soi?
    • 1. Qu’est-ce que l’immunologie?
      • 1.1. La définition courante de l’immunologie
      • 1.2. La constitution de l’immunologie comme discipline autonome au sein des sciences biologiques
      • 1.3. La définition de l’immunologie que nous proposons
      • 1.4. Quels organismes disposent d’une immunité
      • 1.5. Présentation du «système immunitaire»
    • 2. Que signifient les termes «soi» et «non-soi» en immunologie?
      • 2.1. L’immunologie, «science du soi et du non-soi»?
      • 2.2. Les différents sens du terme «soi» en immunologie
      • 2.3. Burnet face à la problématisation de l’individualité biologique
  • 2. Pourquoi la théorie du soi et du non-soi s’est-elle imposée à l’immunologie?
    • 1. Le soi et le non-soi avant Burnet: l’élaboration progressive de la théorie du soi et du non-soi
      • 1.1. Immunité, identité et reconnaissance de l’étranger chez Metchnikoff
      • 1.2. Pourquoi un dogme de l’impossibilité de l’autoréactivité s’est-il imposé? Ehrlich et «l’horror autotoxicus» comme ancêtre de la théorie du soi
      • 1.3. Richet: individualité et anaphylaxie
      • 1.4. L’importance des expériences de transplantation dans l’élaboration de la question de l’identité immunitaire
    • 2. La théorie du soi et du non-soi de Burnet
      • 2.1. Le soi et le non-soi avant le problème de la tolérance au soi: la vision «écologique» (1937-1945)
      • 2.2. La tolérance et le problème de la capacité à distinguer entre le soi et le non-soi
      • 2.3. Le véritable combat théorique de Burnet: la théorie de la sélection clonale
      • 2.4. Les évolutions du concept de soi dans la pensée de Burnet: du soi écologique au soi immunogénétique
      • 2.5. La discrimination soi/non-soi comme critère d’immunogénicité
    • 3. L’immunologie contemporaine et la théorie du soi et du non-soi: entre hégémonie et doute
      • 3.1. Une théorie dominante des années 1960 à nos jours
      • 3.2. Doutes et indétermination théorique
  • 3. Les insuffisances de la théorie du soi et du non-soi
    • 1. Autoréactivité et auto-immunité normales
      • 1.1. Une distinction importante: autoréactivité et auto-immunité
      • 1.2. Qu’est-ce que l’autoréactivité normale?
      • 1.3. Qu’est-ce que l’auto-immunité normale?
      • 1.4. Conséquence: il est faux de dire que le système immunitaire ne répond pas au «soi»
    • 2. La tolérance immunitaire
      • 2.1. Qu’appelle-t-on «tolérance immunitaire» et pourquoi faut-il la distinguer de phénomènes proches?
      • 2.2. La tolérance aux greffes: le domaine de la transplantation
      • 2.3. La tolérance foeto-maternelle
      • 2.4. La tolérance des micro-organismes commensaux et symbiotiques
      • 2.5. Tolérance et pathologie
      • 2.6. Conclusion: la tolérance immunitaire et la réfutation de la théorie du soi
    • 3. Diversité et évolution de l’immunité
    • 4. L’indétermination conceptuelle de la théorie du soi et du non-soi
  • 4. Fondements et détails de la théorie de la continuité
    • 1. Fondements de la théorie de la continuité
      • 1.1. Pourquoi maintenir l’exigence d’un critère d’immunogénicité
      • 1.2. Point de départ expérimental: autoréactivité normale et tolérance
      • 1.3. La recherche du domaine d’extension le plus vaste possible pour la théorie de la continuité
    • 2. La discontinuité antigénique comme fondement de la réponse immunitaire
      • 2.1. Qu’appelle-t-on «discontinuité antigénique»? L’énoncé fondamental de la théorie de la continuité
      • 2.2. Quels sont les récepteurs immunitaires impliqués?
      • 2.3. Le point de départ de la continuité: ontogénie de l’immunité
      • 2.4. Les facteurs de la discontinuité antigénique
    • 3. La priorité de la tolérance dans la théorie de la continuité
      • 3.1. Comprendre l’omniprésence des phénomènes de tolérance immunitaire
      • 3.2. La tolérance comme prévention contre les risques de l’immunité
      • 3.3. L’induction de tolérance par induction de continuité
    • 4. Les processus immunitaires que la théorie de la continuité explique mieux que la théorie du soi
      • 4.1. Les avantages de la théorie de la continuité
      • 4.2. Les explications qu’offre la théorie de la continuité aux phénomènes immunitaires rencontrés jusqu’ici
    • 5. Le déroulement de la réponse immunitaire selon la théorie de la continuité
      • 5.1. La rencontre entre antigène et cellules phagocytaires
      • 5.2. Autres réponses cellulaires dites «innées»
      • 5.3. La rencontre entre antigène et cellule présentatrice d’antigène dans les tissus
      • 5.4. La migration des cellules présentatrices d’antigène vers les ganglions lymphatiques
      • 5.5. La réponse immunitaire sur le lieu de l’infection
      • 5.6. L’arrêt de la réponse immunitaire sur le lieu de l’infection
    • 6. La théorie de la continuité: des pluricellulaires aux unicellulaires?
      • 6.1. La théorie de la continuité s’applique-t-elle à l’ensemble des organismes pluricellulaires?
      • 6.2. Peut-on appliquer la théorie de la continuité aux unicellulaires?
    • 7. Bilan sur le contenu scientifique de la théorie de la continuité
  • 5. La théorie de la continuité face aux autres théories immunologiques
    • 1. Statut épistémologique de notre proposition sur la continuité
      • 1.1. La question de l’existence de théories en biologie
      • 1.2. Hypothèse, théorie, modèle
      • 1.3. Pourquoi peut-on parler d’une théorie de la continuité?
      • 1.4. La possibilité de théories en biologie cellulaire et moléculaire
    • 2. Comparaison avec les autres théories disponibles en immunologie
      • 2.1. Comparaison avec la théorie du soi et du non-soi
      • 2.2. Comparaison avec les théories systémiques de l’immunité
      • 2.3. Comparaison avec le «modèle du danger»
  • 6. Qu’est-ce qu’un organisme? L’immunité et l’individualité de l’organisme
    • 1. Identité, unicité, individualité: à quelle question l’immunologie répond-elle?
      • 1.1. La question de la définition du vivant
      • 1.2. La question de la description d’un être vivant particulier
    • 2. L’immunité, fondement de l’identité biologique comprise comme individualité de l’organisme
      • 2.1. La problématique de l’individualité biologique
      • 2.2. L’individuation par la théorie de l’évolution par sélection naturelle
      • 2.3. L’individuation par la physiologie
      • 2.4. L’individuation par une théorie physiologique: l’immunité et l’individualité biologique
      • 2.5. La théorie de la continuité comme fondement d’une conception hétérogène de l’organisme
      • 2.6. Articuler l’individuation physiologique et l’individuation évolutionnaire: l’organisme comme meilleur exemple d’individu biologique
      • 2.7. Notre définition de l’organisme s’applique-t-elle aux unicellulaires?
  • 7. L’intérieur et l’extérieur: l’apport de l’immunologie à la thèse co-constructionniste
    • 1. Internalisme, externalisme et interactionnisme en biologie générale et en immunologie
      • 1.1. Internalisme et externalisme, deux pôles dans l’étude des relations entre organisme et environnement
      • 1.2. L’interactionnisme biologique standard
      • 1.3. L’interactionnisme co-constructionniste et la dialectique (Lewontin, Oyama)
      • 1.4. L’immunologie, un modèle d’internalisme
    • 2. Ce que notre définition immunologique de l’organisme apporte à l’interactionnisme co-constructionniste en général
      • 2.1. L’internalisation d’éléments exogènes: un cas particulièrement significatif de construction de l’organisme par l’environnement
      • 2.2. Une nouvelle façon de penser l’influence de l’organisme sur son environnement?
    • 3. Conséquence pour la définition de l’intérieur et de l’extérieur
    • 4. Conclusion: l’immunologie entre biologie du développement, microbiologie et écologie
  • Conclusion générale
  • Bibliographie
  • Index

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