La Seconde Guerre mondiale est un des événements les plus traumatiques vécus en Europe au cours du XXe siècle. C’est aussi l’un des plus commentés, discutés, mis en récit. C’est précisément à l’étude de ces romans que se consacre Yan Hamel dans La bataille des mémoires. Cette étude est nécessaire parce que plusieurs des plus grands écrivains contemporains ont essayé de donner un sens à ce qui ne paraissait pas en avoir. La bataille des mémoires fait entendre les voix de Vercors et de Julien Gracq, de Lydie Salvayre et de Marguerite Duras, de Romain Gary et de Louis-Ferdinand Céline, de Jorge Semprun et de Jean Rouaud, de Jean Genet et de Michel Tournier, sans oublier celles de Simone de Beauvoir, Roger Nimier, Roger Vailland, Marcel Aymé, Claude Simon et Patrick Modiano. Il fallait aussi se pencher sur leurs œuvres, car elles soulèvent des problèmes fondamentaux. Comment arrive-t-on à dire ce qui paraît si difficile à dire : la guerre, la mort, l’oubli ? Que peut la littérature devant une tragédie comme celle des années 1939-1945 ? Les écrivains peuvent-ils rester à l’écart des drames de leur époque et ne pas s’engager ? Voici quelques-unes des questions difficiles, et essentielles, auxquelles La bataille des mémoires apporte des réponses. Yan Hamel est chercheur post-doctoral au Département des lettres françaises de l’Université d’Ottawa. Il a publié plusieurs articles sur la littérature française contemporaine et il a coédité deux volumes collectifs : Victor Hugo (2003-1802) (2003) et Des mots et des muscles ! (2005).