Lire Faulkner en français, est-ce encore lire Faulkner ? On peut en effet se demander si ses traducteurs se sont réellement préoccupés du langage si particulier du Sud des États-Unis que Faulkner, pourtant, avait rendu avec une fascinante maîtrise. Ce langage résisterait-il à toute traduction ? À partir de deux chapitres du roman The Hamlet, l'équipe de recherche dirigée par Annick Chapdelaine et Gillian Lane-Mercier propose une nouvelle façon de traduire Faulkner, en substituant au sociolecte du Sud américain le parler franco-québécois et en suivant les modulations si caractéristiques de l'écriture faulknérienne. Cette expérience de retraduction est encadrée par une réflexion portant sur l'œuvre de Faulkner, la pratique traductionnelle du groupe de recherche et le conflit des réceptions. Apport indiscutable à la traductologie, cet ouvrage saura aussi intéresser les lecteurs francophones de Faulkner curieux d'approfondir son langage et de le confronter à ses traductions. Annick Chapdelaine et Gillian Lane-Mercier enseignent respectivement la traductologie et la théorie littéraire au Département de langue et littérature françaises de l'Université McGill.