« J’ai connu la tentation du cliché », avoue le philosophe Alain Badiou en entrevue. Nous voilà rassurés : même les plus grands risquent de tomber dans les poncifs ou, comme l’expliquait Platon, dans une vision cynique et pauvre du monde. Ce livre pose le problème de l’obscurantisme lié à l’absence d’accès aux connaissances. Le lecteur est donc convié à une aventure de vérification. Des spécialistes internationaux de plusieurs domaines (santé publique, anthropologie, sociologie, histoire, économie) déconstruisent ici quelques idées reçues autour de thèmes très variés : sida, santé maternelle, reproductive et sexuelle, accès aux soins, offre de soins, environnement, nutrition … Le pari consiste à mettre en lumière l’importance d’une argumentation critique nuancée en examinant des idées largement véhiculées, c’est-à-dire celles qui ont cours dans le grand public. Par sa dimension éclectique, cet ouvrage est aussi divertissant qu’instructif pour lutter contre les clichés néfastes au progrès des Nations. Valéry Ridde est professeur agrégé de santé publique à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, titulaire d’une chaire de recherche en santé publique appliquée des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et chercheur à l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal (IRSPUM). Fatoumata Ouattara est docteure en anthropologie sociale de l’École des hautes études en sciences (EHESS) de Marseille. Elle est chargée de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en France et ses travaux portent sur la santé de la reproduction et les catégories morales.
- Préface
- Introduction
- Les politiques et les systèmes de santé
- 1. L’implantation de la médecine occidentale devrait entraîner la disparition des médecines locales dans les pays à faible revenu
- Des médecines utiles et indéracinables
- Pour aller plus loin
- 2. Les politiques de santé ne se fondent quesur des critères rationnels
- La vision dominante
- Les financements internationaux
- Éléments d’explication
- Pour aller plus loin
- 3. En Afrique, les soins gratuits déresponsabilisent la population,ne sont pas valorisés et sont de mauvaise qualité
- 4. Financer le système de santé sur la base des résultats sauve des vies
- 5. Les médicaments du marché informel sont des faux médicaments
- 6. Les missions internationales médicales bénévoles à court terme sont efficaces
- 7. Le VIH/sida pose des questions totalement inédites aux politiques de santé
- 8. Les conflits d’équipes sont essentiels à la performance des professionnels de la santé
- L’effet du type de conflit et du type d’équipe
- Conflits, créativité et innovation
- Pour aller plus loin
- 9. Le syndrome d’épuisement professionnel du soignant n’existe pas en Afrique
- Un environnement professionnel accablant
- Les soignants sont-ils pour autant affectés par le syndrome d’épuisement professionnel?
- Pour aller plus loin
- La prévention et les soins
- 10. Les génériques ne sont pas aussi efficaces que les médicaments de marque
- 11. Pour lutter contre la transmission du VIH, il suffit d’utiliser le condom
- La transmission: seulement par la voie vaginale?
- La prévention, l’arme la plus précieuse
- Pour aller plus loin
- 12.Les populations africaines ne suivent pas les consignes posologiques des traitements antirétroviraux
- 13. Les méthodes contraceptivesrendent stérile
- Une préoccupation prégnante
- Contraception et stérilité: des preuves scientifiques
- Pour aller plus loin
- 14. Le nombre d’avortements provoqués augmente quand on libéralise cette pratique
- Légaliser pour améliorer la sécurité
- Les vraies raisons de l’augmentation du nombre d’avortements
- Pour aller plus loin
- 15. Les populations analphabètes ignorent l’importance des vaccins pour leurs enfants si bien qu’elles refusent de les faire vacciner
- 16. Le sucre est le seul responsable de l’épidémie mondiale de diabète de type 2
- 17. Les rapports sexuels avant une compétition nuisent à la performance sportive
- La santé maternelle et infantile
- 18. Les femmes n’aiment pas annoncer leur grossesse par pudeur ou parce que cela porte malheur
- 19. C’est parce que les femmes sont ignorantes qu’elles accouchent encore à domicile
- 20. En Afrique, les femmes peuls n’accouchent pas à l’hôpital pour des raisons culturelles
- 21. La gratuité de la césarienne permet d’accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale en Afrique
- 22. Les mères africaines, par manque d’éducation, n’amènent pas leurs enfantsau centre de santé
- 23. Les agents de santé communautaires peuvent soigner les enfants fébriles dans les régions rurales d’Afrique subsaharienne
- Toute fièvre est causée par le paludisme
- L’ASC pour traiter de façon combinée le paludisme et la pneumonie
- Pour aller plus loin
- Les populations vulnérables et l’équité
- 24. Les prestataires confessionnels servent les pauvres
- 25. La micro-assurance santé offre une protection sociale efficace pour les plus démunis
- 26. Les personnes vivant dans les villes sont privilégiées du point de vue de la santé
- Des indicateurs à utiliser avec prudence
- Un tableau épidémiologique en mutation
- Adéquation entre besoins de santé et offre de soins
- Les enjeux de l’urbanisation en santé
- Pour aller plus loin
- 27. C’est sur les routes des pays les plus pauvres qu’on meurt le plus
- Des données difficilement comparables
- Le Burkina Faso, un pays à faible revenus
- Pour aller plus loin
- 28. Les femmes meurent plus tard que les hommes et sont plus malades
- 29. La réduction des inégalités sociales de santé passe principalement par des actions en faveur des plus vulnérables
- L’épreuve de la réalité empirique
- Les limites des approches centrées sur les groupes vulnérables
- Pour des mesures universelles proportionnées
- Pour aller plus loin
- 30. Les migrants sontpar nature vulnérables
- Des pauvres qui partent dans des pays riches, notamment pour s’y faire soigner
- Il y a des obstacles culturels à l’accès à la prévention et aux soins
- Adapter les services de santé et promouvoir l’accès des migrants aux soins
- Pour aller plus loin
- 31. C’est parce qu’ils sont migrants qu’ils ont la tuberculose
- Les singularités des populations
- 32. L’obésité est un problème de riches dans les pays en développement
- 33. L’obésité concerne surtout les États-Unis d’Amérique
- 34. Pour se soigner, les sociétés africaines sont solidaires
- 35. Les Africaines font beaucoup d’enfants
- 36. L’homosexualité n’existe pas en Afrique
- 37. C’est à cause de leur culture que certains patients ne suivent pas leur traitement
- Histoire de Tahina
- Pour aller plus loin
- 38. Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommessont largement responsables de la transmission du VIH
- 39. La participation des femmes au microcrédit explique la violence conjugale en Asie du Sud
- 40. Les femmes sont responsables de leur assassinat par leur partenaire
- 41. L’excision est un riteinitiatique pratiqué en Afrique, chez les musulmans et dans les villages
- Un rite initiatique
- Une pratique en voie de disparition
- Elle n’existe qu’en Afrique
- Seuls les musulmans la pratiquent
- On ne la voit que dans les villages
- Pour aller plus loin
- 42. Avec tous leurs privilèges, les communautés autochtones devraient pouvoir prendreen charge leur santé
- Les Premières Nations, des citoyens privilégiés?
- Les conditions d’une prise en charge réelle
- Pour aller plus loin
- La recherche en santé
- 43. La recherche médicale en Afrique est un moyen pour l’Occident de tester des médicaments dangereux
- 44. Des comités garantissent le caractère éthique des recherches en santé
- 45. Les objectifs, les séminaires et les recommandations permettent d’améliorer la santé des populations
- Des hauts et des bas
- Penser et agir autrement
- Pour aller plus loin
- 46. La présentation de preuves scientifiques aide les décideurs à agir rationnellement
- Les auteurs (par affiliation)
- Table des matières