Construite sur une séparation entre la vie publique et la vie privée, la politique moderne a façonné l’espace public comme un lieu de transition entre les deux sphères. À la première, les discussions sur les grands enjeux économiques et sociaux ; à la seconde, les conversations intimes sur les émotions et la quotidienneté. Toutefois, selon certains, le dialogue guidé par l’esprit public se serait désormais évaporé. Dans cette chronique, Caroline Patsias revêt des habits d’ethnologue et explore les questions soulevées au cours de ses enquêtes auprès de groupes de citoyens en France et au Québec. Comment ces derniers, soucieux d’améliorer la vie de leur quartier, se politisent-ils ou, au contraire, évitent-ils le politique ? Comment nouent-ils des relations avec leurs institutions ? Comment parlent-ils politiquement de la vie en commun et où le font-ils ? Pour répondre à ces questions, l’auteure a prêté une oreille attentive tant aux propos tenus en public qu’à ceux tenus en privé de citoyens « ordinaires » et de leurs dirigeants. Elle livre ici le fruit de ses réflexions qui intéresseront tous les gens attachés à comprendre les transformations de la démocratie.
Professeure agrégée au Département de science politique de l’UQAM, Caroline Patsias collabore au Centre interdisciplinaire de recherche en développement international et société, au Centre d’études et de recherches sur le Brésil et au Centre de recherche sur les innovations sociales.
- Avant-propos
- Remerciements
- Introduction
- Les frontières mouvantes du politique
- La promotion d’un ordre social
- Le militantisme au village
- Des acteurs politiques ?
- Contributions et limites de cette chronique
- La stratégie d’enquête
- Sur le terrain
- Chapitre 1
- Pourquoi s’engager dans un comité?
- Les insuffisances de l’égoïsme
- Un idéal de civisme et de solidarité
- Si nous ne faisons rien, qui le fera?
- Pourquoi quitte-t-on le comité?
- Chapitre 2
- L’amélioration de la vie quotidienne
- Le CIQ marseillais, un groupe exclusif et raciste?
- Quel sens donner au monde et comment se situer dans le monde?
- L’effet des revendications d’ordre social, de citoyenneté et de communauté
- Un CIQ raciste, un CCQSS progressiste?
- Chapitre 3
- L’élargissement du champ des préoccupations
- La politisation au CCQSS
- Grands parleurs, petits faiseurs
- Le Grand Rendez-vous: entre identité, socialité et discours politique
- Une théâtrale montée en généralité
- La politisation au CIQ Saint-André
- La possibilité d’une montée en généralité
- Un regard croisé sur Québec et Marseille
- Permanence, empowerment et politisation
- Citoyens égaux, civisme et politisation
- Chapitre 4
- Comment les comitésde citoyens discutent (ou non) avec les institutions
- La critique et l’idéal de la démocratie
- Le savoir-faire de la protestation
- L’évitement du débat politique
- Expertise, science et démocratie
- Comment parle-t-on politique avec les institutions à Québec?
- Les institutions de la démocratie participative
- L’évitement du politique et les institutions
- Chapitre 5
- Arrondir le quartier et demander quartier au politique
- Civisme et empowerment
- Penser «global», agir «local»
- Les institutions: un mal nécessaire
- Communauté et politique
- La démocratie représentative et la discussion politique
- Et qu’en pensent les élus, justement?
- Épilogue
- Bibliographie
- Annexe
- Table des matières
- Autres titres parus aux Presses de l’Université de Montréal