« Par rapport à quoi Rimbaud aurait-il eu le sentiment constant d’être en porte-à-faux ? Par rapport à tout peut-être : l’indicible, dont l’art s’approche mais qu’il n’embrasse pas ; le sens, toujours frôlé, toujours perdu ; le sacré, qui ne relève pas de l’art ni de l’incantation ; la vérité, dans l’occupation vaine d’écrire ; pire : la condition flattée de l’écrivain ; et encore, plus près de la matière, la réalité elle-même problématique d’une existence comme celle dans laquelle Rimbaud se serait à la fin jeté pour ainsi dire en désespoir de cause. »
Pierre Vadeboncoeur n’a pas fini d’étonner ses lecteurs. Avec cet essai lumineux, il propose une réflexion originale sur un sujet d’histoire littéraire des plus commentés : la rupture de Rimbaud avec la poésie. Une interrogation libre et entêtée de l’acte créateur.
Pierre Vadeboncoeur est sans contredit l’une des grandes figures intellectuelles du Québec. Son œuvre comprend une vingtaine d’essais, qui proposent autant de réflexions pénétrantes sur la société, l’amour et littérature (La ligne du risque, 1963 ; Les deux royaumes, 1978 ; Trois essais sur l’insignifiance, 1983 ; Le bonheur excessif, 1992 ; L’humanité improvisée, 2000), ainsi que sur l’art et l’esthétique (Dix-sept tableaux d’enfant, 1991 ; Vivement un autre siècle !, 1996 ; Qui est le chevalier ?, 1998). De nombreuses distinctions littéraires ont souligné la qualité de cette œuvre exigeante et respectée.
Prix de la revue Études françaises 2003
- TABLE
- PREMIÈRE PARTIE
- I. Le pas de l'aventurier
- II. L'œuvre châtiée, brisée
- III. Le problème de la vérité
- IV. Rimbaud non expliqué
- DEUXIÈME PARTIE
- V. Le cœur, l'humain, enfin ce que j'appelle l'humain
- TROISIÈME PARTIE
- VI. Entre néant et réalité