Dans toutes les démocraties occidentales, la télévision est devenue le moyen d'information principal — celui qui rejoint le plus large auditoire et auquel les gens accordent le plus de crédibilité. Présent dans pratiquement tous les foyers, le petit écran ouvre sur l'espace public fondamental de notre temps et sous-tend les liens les plus essentiels qui unissent les citoyens à leurs représentants politiques. Pourtant, en dehors des campagnes électorales, peu d'analystes politiques se sont intéressés aux informations télévisées. Denis Monière cherche ici à combler cette lacune. Il analyse systématiquement les journaux télévisés de quatre chaînes publiques francophones (Radio-Canada, France 2, la Radio-télévision belge et la Télévision suisse romande) pour la période qui va de décembre 1996 à mars 1997. En tenant compte des différences du cadre juridique et des situations politiques, il mène une étude empirique et comparative du contenu et de la forme des informations. À partir d'un sujet aussi précisément délimité, Denis Monière élargit sans cesse la perspective pour s'intéresser au rôle des médias dans le processus démocratique. Il montre qu'à l'ère du « village global », l'information continue néanmoins à s'accompagner d'un traitement différencié culturellement selon le public auquel on la destine. Denis Monière est professeur de science politique à l'Université de Montréal. Il a été invité à la Chaire d'études canadiennes de la Sorbonne (Paris-III) pour l'année universitaire 2000-2001.