Ausiàs March : L'impossible orthodoxie de l'être

Ausiàs March : L'impossible orthodoxie de l'être

La poésie d'Ausiàs March est un univers poétique sombre. Écrite à la première personne, elle est habitée par un moi qui, tel un nouvel Adam, s'est révolté contre son Créateur en lui préférant sa dame et l'amour tout charnel qu'il lui porte. Par ce nouveau péché originel, le moi devient « amador » : son être en est profondément modifié, et il mérite le châtiment de ceux qui osent contre- venir à l'ordre divin. Déchu de son humanité, il se sait condamné. Pourtant, chez lui, dans un mouvement d'orgueil stupéfiant, le châtiment sera auto-dispensé et auto-imposé : l'être marchien sera exclu du monde des hommes et ne trouvera plus d'existence que par sa parole, douloureusement lucide et puissante, obsessionnelle et exclusive. La poésie marchienne se révèle ainsi comme le seul lieu d'existence possible pour un moi à l'orgueil hyperbolique, capable par son cri poétique de dresser à travers les siècles, pour l'éternité, son être d'« amador ».

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  • Title page
  • Copyright page
  • Sommaire
  • Préface
  • Introduction
  • L’anthropologie médiévale. Un cadre de référence jamais mis en cause
    • Le schéma anthropologique de référence
    • L’homme en quête de dieu
  • La perversion du modèle anthropologique de référence: L'amador
    • La conception marchienne de l’amour
    • La nature de l’amour ressenti par le moi poétique
    • L’amador
  • La tragédie ontologique du moi
    • L’« home escindit » : impuissance pratique et toute-puissance théorique
    • La fatalité intériorisée
    • La solitude du moi
  • Conclusion. La sublimation poétique de la superbe du moi
  • Notes et références
  • Annexe
  • Remerciements

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