Du Moyen Âge à nos jours, la présence de vagabonds constitue, de siècle en siècle, une constante dérangeante de l'histoire. Cette population d'exclus, poussée vers les villes ou les campagnes, selon les époques, générée par les bouleversements sociaux — famine, épidémie, guerre, chômage —, a toujours inquiété sédentaires et nantis.
Recouvrant, aux yeux des pouvoirs, des réalités bien différentes — du «pauvre du Christ », considéré au Moyen Âge comme le « Portier du ciel », au « sans-aveu » ennemi de l'ordre, du chemineau chapardeur au jeune festivalier « faisant la manche » — les vagabonds n'ont cessé de provoquer une double et paradoxale réaction : La compassion et la peur. la compassion permettant jadis aux riches de gagner le salut par la vertu de la charité et la peur provoquant l'hostilité haineuse et brutale. Aumône, accueil et recherche d'intégration d'une part, galère, bagne, enfermement et refoulement d'autre part. Et, aujourd'hui, la tragique situation des S.D.F., entraînant dans le même temps création d'associations caritatives et décrets répressifs antimendicité, révèle là encore l'embarras de nos sociétés face à ses « errants ».
Dans cet ouvrage, à la fois clair et exhaustif, José Cubéro nous invite a mieux comprendre la vie fragile de ces « vaguants » et le perpétuel émoi qu'ils suscitent sur leurs pas.
José Cubero est agrégé d’histoire et professeur à Tarbes.
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- DU MÊME AUTEUR
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- Sommaire
- AVANT-PROPOS
- CHAPITRE I - LE PREMIER MOYEN ÂGE OU LA PAUVRETÉ INTÉGRÉE
- Les pauvres et la tradition évangélique
- Le grand tournant
- Un monde plein et instable
- Le pauvre et le salut du riche
- La ville, réceptacle des pauvres
- Entre le mépris et la compassion
- NOTES
- CHAPITRE II - LE MOYEN ÂGE TARDIF VRAIS PAUVRES ET INUTILES AU MONDE
- Le choc de la Grande Peste
- Caymans et caymanes
- Entre mobilité et vagabondage
- Les malheurs des temps
- Sans état et demeurant partout
- Les mendiants
- La secte et piperie de la Coquille
- Les inutiles au monde
- NOTES
- CHAPITRE III - LES TENTATIVES DE RENFERMEMENT DU XVIe AU XVIIe SIÈCLE
- La brève restauration du beau XVe siècle
- Vers une laïcisation de la charité
- Entre charité et répression
- Le grand renfermement louis-quatorzien
- L‘échec de l’hôpital général,
- Les galères du roi pour les errants
- NOTES
- CHAPITRE IV - LES RÉPONSES DU TEMPS DES LUMIÈRES
- L’acharnement
- L’illusoire harmonie
- Les dépôts de mendicité
- Errances : du Beauvaisis au Béarn
- Turgot et l’esprit des Lumières
- Face aux errants, de nouvelles représentations
- La permanence de la peur à la veille de la Révolution
- NOTES
- CHAPITRE V - LA RÉVOLUTION UN PREMIER ÉTAT PROVIDENCE ?
- La lime sourde de la mendicité
- La Révolution entend « honorer l’indigent »
- Droit à la subsistances ou droit au travail ?
- La Révolution à l’épreuve des faits
- Assistance, droit au travail, obligation du travail ?
- Le système assistantiel à la dérive
- NOTES
- CHAPITRE VI - LE XIXe SIÈCLE À LA CROISÉE DES CHEMINS
- Le premier Empire : toute la sévérité des lois
- La première révolution industrielle : le peuple vagabond
- La réponses des philanthropes
- Débat sur le droit au travail
- Le second Empire : chasser cette « tourbe de nomades »
- Du vagabond potentiel au travailleur
- Migrants, compagnons, chemineaux et trimardeurs
- Et toujours les « Bohémiens»!
- Dans les campagnes : haro sur les nomades et les vagabonda !
- NOTES
- CHAPITRE VII - UNE ILLUSOIRE FIN DES VAGABONDS AU XXe SIÈCLE
- Les ayants droit de l’espace national
- La décrue de la répression dans l’entre-deux-guerres
- Vers un rejet du bagne
- Clochards et sans-abri
- La pauvreté au cœur des « Trente glorieuses »
- L’impossible comptage des S.D.F. ?
- Les modernes arrêtés antimendicité
- NOTES
- Conclusion
- CHRONOLOGIE
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