Bouleversement sans précédent de la tradition politique, sociale et religieuse, la Révolution française a d'emblée suscité de vives réactions intellectuelles. Thèse du complot, profanation sacrilège, délire prométhéen, symptôme de décadence, châtiment ou action mystérieuse de la Providence, diverses théories cherchèrent, sous la poussée de l'événement, à décrypter le sens de la rupture, véritable Chute dans les remous d'une Histoire désespérante.
Avec les armes de la pensée, Burke, Rivarol, Maistre, de Bonald, Lamennais, Ballanche et bien d'autres se battirent passionnément pour justifier — de façon souvent nuancée — un monde brutalement condamné, soudainement paré de l'attrait des âges révolus. Mais on le sait : les temps étaient venus, et la Cause perdue.
Cependant vaincue, la Contre-Révolution n'en sera pas moins, à bien des égards, à l'origine du romantisme. Et tout au long du XIXe siècle, elle conservera, par sa critique de la modernité et du capitalisme naissant, par ses aspects spirituels et ses vues parfois prophétiques, une profonde influence sur la littérature et les mentalités. Aujourd'hui sa vision du monde n'a pas cessé d'avoir des prolongements souterrains : penser la Contre-Révolution, c'est aussi la suivre dans ses métamorphoses et ses résurgences, et éclairer ainsi, sous un jour inattendu, certains aspects de notre culture politique...
Gérard Gengembre est professeur de littérature française à l’Université de Caen.
- Page de titre
- Page de Copyright
- Sommaire
- LIBRAIRIE DU BICENTENAIRE DE LA REVOLUTION FRANÇAISE
- AVANT-PROPOS
- INTRODUCTION - A LA RECHERCHE D’UNE PAROLE PERDUE
- PREMIERE PARTIE - REAGIR OU FACE A L’HISTOIRE
- CHAPITRE I - FAIRE FEU DE TOUTES PLUMES
- Premières paroles.
- Le dispositif de l’urgence.
- La brise anglaise.
- Paradoxes et ambiguïtés.
- Que faire?
- Concilier l’ancien et le nouveau.
- Un se divise en deux.
- Paradoxes de la deuxième presse royaliste.
- NOTES
- CHAPITRE II - PENSER L’IMPENSABLE
- L’interprétation ou la posture supérieure.
- De la distance, encore de la distance, toujours de la distance.
- Le Roi est par terre, c’est la faute à Necker.
- Les charmes de la conspiration.
- L’ exemple d’une Contre-Révolution modérée: Mallet du Pan ou le juste-milieu.
- Le Jacobin ou l’homme nouveau.
- La nation ou l’écueil de la Contre-Révolution.
- Nation et patrie.
- La nouvelle donne.
- Chateaubriand ou l’étrangeté d’un refus.
- La Providence ou l’Histoire récupérée.
- L’Histoire, quand même.
- Saint-Martin ou la Contre-Révolution inconnue.
- La synthèse bonaldienne, ou la Contre-Révolution enfin telle qu’en elle-même.
- La Révolution, c’est le mal.
- La Révolution comme schisme.
- La Révolution, terme de la décadence.
- La Révolution, résultat d’une mutation.
- La Révolution: crise ou rupture?
- NOTES
- CHAPITRE III - DE LA DISTINCTION OU CE QUE « CONTRE » VEUT DIRE
- La Contre-Révolution ou l’affaire des élites.
- L’anti-Révolution, ou le désordre des masses.
- Marches et contre-marches du peuple.
- L’ impossible rencontre.
- Les fourches caudines de la politique.
- L’imaginaire ou la continuation de la politique par d’autres moyens.
- La Contre-Révolution triomphante.
- Le dimorphisme contre-révolutionnaire.
- Le coup de génie.
- Le partage des tâches.
- Nouvelle donne, nouvelle histoire.
- Une esthétique de la modernité.
- L’avenir d’une illusion.
- L’angoisse de la déshumanisation.
- Retour à la Contre-Révolution par l’Empire.
- L’Empire fut-il contre-révolutionnaire?
- Introuvable Contre-Révolution.
- La Contre-Révolution telle qu’en elle-même la mort la fige.
- NOTES
- DEUXIEME PARTIE - RECONSTRUIRE OU LA MESURE DE L’HISTOIRE
- CHAPITRE IV - DIEU OU LE CONTRE-REVOLUTIONNAIRE SUPREME
- Dieu, le programmateur politique.
- L’invention ou la voie du salut.
- Le Graal contre-révolutionnaire.
- L’avenir radieux.
- Reconquête et destruction du droit naturel.
- Le piège concordataire.
- L’Eglise des émigrés.
- A chacun son Dieu.
- Dieu est-il anglais?
- Dieu rêvé, Dieu maistrien.
- Redescendons sur terre, ou le Dieu de Bonald.
- Le Trône et l’Autel.
- Lamennais ou l’hétérodoxie contre-révolutionnaire.
- Ballanche ou le Dieu palingénésique.
- Le régicide, nécessité historique, voie du progrès.
- Dieu, une affaire de mots.
- Dieu et la modernité, couple improbable.
- NOTES
- CHAPITRE V - VERS L’HOMME MODERNE
- L’individualisme voilà l’ennemi.
- L’homme bonaldien.
- Credo ergo sum.
- L’homme concret contre la Philosophie.
- L’homme tel qu’en lui-même: l’homme social.
- Le langage ou le propre de l’homme.
- Langage et politique.
- Pour une fois, ce n’est pas la faute à Rousseau.
- La différence bonaldienne.
- L’énergétique du langage.
- Retour aux convergences.
- NOTES
- CHAPITRE VI - LA SOCIETE
- L’idéal tabulaire .
- Qu’est-ce qu’une loi?
- Au commencement était la famille.
- La société mathématisée, ou la sainte trinité.
- Le groupe social, le corps intermédiaire des contre-révolutionnaires.
- Corps et ordres.
- L’Etat, base et sommet.
- L’Etat, le grand absent.
- La décentralisation, une liberté contre-révolutionnaire.
- La Contre-Révolution contre l’Etat révolutionnaire.
- Le ciment religieux.
- La constitution refusée.
- L’anti-constitutionnalisme bonaldien.
- La légitimité, ou le synonyme de constitution.
- La civilisation, stade ultime de la société.
- La guerre des mondes.
- De la France.
- L’anti-constitutionnalisme maistrien.
- De la Contre-Révolution selon la Charte.
- NOTES
- TROISIEME PARTIE - LA FIN DES TEMPS OU L’HISTOIRE A FACE DE GORGONE
- CHAPITRE VII - HISTOIRE ET POLITIQUE DU TEMPS
- La déchirure.
- Ouverture ou clôture: les deux voies du temps.
- Le temps maistrien.
- la papauté, utopie et eutopie.
- Le coup d’Etat de la parole, ou la Contre-Révolution douce.
- Le temps bonaldien.
- L’éducation, pierre de touche de la politique.
- L’épiphanie de la politique.
- La fausse victoire des vaincus: le divorce.
- Le temps ballanchien.
- Pour une politique contre-révolutionnaire de progrès, ou les conservateurs-progressistes.
- Burke et la nostalgie.
- Le genre troubadour ou la romance de la Contre-Révolution.
- Le dire supplée le faire, ou Barbey d’Aurevilly, un exemple de refus.
- Le légitimisme romantique.
- Misère de l’historicisme.
- NOTES
- CHAPITRE VIII - CRITIQUE DE LA DECADENCE
- La décadence rassurante.
- Maistre ou la décadence bénéfique.
- Le siècle des Lumières, ou l’obscurcissement décadentiste.
- La décadence ou le langage perverti.
- La Grand Siècle revisité.
- L’esthétique contre-révolutionnaire: pour un art anti-décadent.
- La preuve par la tragédie.
- La comédie de la Restauration.
- La critique de la modernité.
- Burke, la Révolution et l’argent.
- La critique de l’industrialisme.
- L’idéal physiocratique et malthusien .
- La bourgeoisie d’où nous vient tout ce mal.
- Prolétariat et paupérisme.
- La forme politique de la décadence: le gouvernement représentatif.
- L’antilibéralisme.
- De la décadence contre-révolutionnaire aux années 30.
- Le décalage ou le bégaiement de la doctrine.
- Les affres du doute.
- Le siècle des ténèbres.
- La marée de l’irréligion.
- L’impossible maîtrise.
- L’étrangeté de l’homme nouveau.
- NOTES
- CHAPITRE IX - VERS L’APOCALYPSE
- Balzac ou la Contre-Révolution mise en fiction.
- Le roman socio-politique: l’exemple du Curé de village et du Médecin de campagne.
- Taine ou la contre-épreuve.
- La métamorphose du conservatisme.
- Le fidéisme, salut des contre-révolutionnaires.
- Le Temple de l’avenir.
- La quête de l’unité.
- NOTES
- CONCLUSION - L’AVENIR D’UNE DESESPERANCE
- CHRONOLOGIE SOMMAIRE
- INDEX DES NOMS CITES
- INDEX THEMATIQUE
- BIBLIOGRAPHIE GENERALE
- DEJA PARUS CHEZ LE MEME EDITEUR