L'accouchement fut longtemps une redoutable épreuve, à l'issue souvent tragique pour la mère et l'enfant, et vécue pour l'essentiel entre femmes. Sous le règne de Louis XIV, à l'époque où l'assistance d'un homme offensait encore pudeur et bonnes mœurs, que pouvaient donc être les connaissances, la pratique, les difficultés d'un accoucheur de nos provinces ?
Eminent historien de la naissance, Jacques Gélis nous restitue ici la figure de Guillaume Mauquest de La Motte, chirurgien-accoucheur au grand siècle et réputé pour son important Traité des accouchements. Quarante-cinq années durant, venant en aide aux femmes de toutes conditions, qui peu à peu prennent l'habitude de faire appel à lui, La Motte parcourt les chemins du Cotentin et consigne sans relâche son expérience de terrain. Ainsi est peinte, de façon vivante et concrète, à travers la longue pratique d'un homme passionné, la vie des familles et surtout des femmes de ce temps.
Précieux parce que unique, nous dit Jacques Gélis, le témoignage de La Motte éclaire une période charnière où l'accoucheur va supplanter la matrone, où l'obstétrique va devenir un véritable champ médical, et où, enfin une nouvelle conception de la vie va bouleverser les mentalités.
Jacques Gélis est professeur d'histoire moderne à l’Université de Paris VII.
- DU MÊME AUTEUR
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- Sommaire
- Préface d’Emmanuel Le Roy Ladurie
- Avant-propos à la nouvelle édition
- Présentation
- Le traité des accouchements de G. Mauquest de la Motte
- 1 - Fécondité et conception
- 1. DÉFAUT DU CÔTÉ DE LA FEMME
- 2. DÉFAUT IRRÉPARABLE DU CÔTÉ DU MARI
- 3. DÉFAUT PAR LA GROSSEUR DE LA VERGE
- 4. CONVENANCE DES TEMPÉRAMENTS, NÉCESSAIRE POUR LA FÉCONDITÉ
- 5. LA LUNE N’A AUCUNE PART
- 6. IGNORANT TOUTES ÉGALEMENT LE JOUR QU’ELLES SONT DEVENUES GROSSES
- 7. UNE FEMME PEUT CONCEVOIR A TREIZE ANS SANS AVOIR EU SES RÈGLES
- 8. CES SORTES DE FAUSSES GROSSESSES SONT TRÈS COMMUNES
- 9. LA FAUSSE GROSSESSE D’UNE PAUVRE PETITE FILLE
- 10. PLUTÔT QUE D’AVOUER QUE C’EST L’ÂGE AVANCÉ QUI LES REND STÉRILES
- 2 - La Grossesse
- 11. SEUL LE TOUCHER PERMET DE S’ASSURER DE LA GROSSESSE
- 12. LES ENVIES
- 13. UN ACCIDENT DE LA GROSSESSE : LA RÉTENTION D’URINE
- 14. DE LA SAIGNÉE PENDANT LA GROSSESSE
- 15. CONVULSIONS ET FRÉQUENTE SAIGNÉE
- 16. LES RESPONSABILITÉS DE LA FEMME ENCEINTE
- 17. LA FAUSSE-COUCHE DE MME LA MOTTE
- 18. LA FAUSSE-COUCHE CACHÉE
- 19. UN PETIT FŒTUS DE LA GROSSEUR D’UNE MOUCHE A MIEL
- 20. IL Y A DES FILLES TOUT A FAIT DÉNATURÉES...
- 21. UN MARI QUI N’ENTENDAIT POINT RAISON DE CE COTÉ-LÀ
- 22. L’ENFANT, AU VENTRE DE SA MÈRE, N’A PAS DE SITUATION FIXE
- 3 - L’Accouchement
- 23. LES DIFFÉRENTES COUCHES D’UNE FEMME
- 24. LES AFFIQUETS INUTILES
- 25. LIQUEURS ET TOPIQUES
- 26. LE MIEUX EST D’AVOIR PATIENCE
- 27. LE PETIT LIT
- 28. LES POSITIONS
- 29. UN ACCOUCHEMENT HEUREUX
- 30. L’ACCOUCHEMENT PUBLIC D’UNE PAUVRESSE
- 31. LES SOUFFRANCES DE LA FEMME ET LES FATIGUES DE L’ACCOUCHEUR
- 32. LA VIE A COULÉ AVEC LE SANG
- 33. DESCENTE DE MATRICE
- 34. LA MOTTE REDÉCOUVRE LA VERSION PODALIQUE
- 35. UNE PETITE DEMOISELLE VENUE A HUIT MOIS
- 36. NAISSANCE DE TRIPLÉS
- 37. LA NATURE PARFOIS S’OUBLIE
- 38. LA MÈRE TOUT ÉPLORÉE DE LA PRÉTENDUE PERTE QU’ELLE VENAIT DE FAIRE
- 39. LA CRAINTE D’AVOIR DES ENFANTS
- 40. RETROUVER LA FEMME ÉTROITE ET VIERGE
- 4 - L’Éthique de l’accoucheur
- 41. IL NE FAUT PAS ÊTRE SI FACILE A CONDAMNER
- 42. NI TÉMÉRITÉ, NI CRAINTE MAL FONDÉE
- 43. HEUREUX CELUI QUI PEUT ÉVITER CES ACCIDENTS
- 44. CELUI-LA TUE CELUI QU’IL NE SAUVE PAS QUAND IL PEUT LE SAUVER
- 45. JE FAIS TOUJOURS CE QUE JE DOIS A DIEU ET A MA PROFESSION
- 46. LA PEUR DE L’ACCOUCHEUR, A EN MOURIR
- 47. REFUSER UN ENFANT, C’EST AGIR CONTRE DIEU ET CONTRE SOI-MÊME
- 48. DES CHOSES QUI SURPASSENT LES CONNAISSANCES HUMAINES
- 49. ENFANT OU BÊTE, AME OU MACHINE?
- 50. SUR LE TEMPS QUE L’AME EXISTE DANS LE CORPS DU FŒTUS
- 51. IL FAUT TOUJOURS ONDOYER LES AVORTONS
- 52. ENFANTS MORTS SANS BAPTÊME ET PARENTS COUPABLES
- 53. QUI SAUVER ET COMMENT?
- 54. FAIRE UN MAL POUR QU’IL EN ARRIVE UN BIEN ?
- 55. CERTAIN INSTRUMENT DE FER
- 56. JE REGARDE L’OPÉRATION CÉSARIENNE COMME TRÈS CRUELLE
- 57. IL FAUT SAVOIR USER D’UNE VIOLENCE SALUTAIRE
- Notes
- DÉJÀ PARUS CHEZ LE MÊME ÉDITEUR
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