« Dans l’histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau », disait Albert Camus, rendant ainsi hommage à cette personnalité hors du commun, initiatrice d’une véritable révolution dramatique.
Né en 1879, issu de la petite bourgeoisie, autodidacte, critique dans de nombreux journaux, Jacques Copeau fonde en 1908 la Nouvelle Revue française avec quelques amis, dont andré Gide et Jean schlumberger. en 1913, désireux de promouvoir un théâtre aux décors épurés, débarrassé du « cabotinage » des comédiens, il crée le Vieux-Colombier, où il sera tout à la fois directeur de troupe, metteur en scène et acteur. Louis Jouvet et Charles Dullin y feront leurs débuts. En 1924, avec des élèves de son école — les futurs « Copiaus » —, il s’installe en Bourgogne, accomplissant alors une des premières expériences de décentralisation théâtrale. Après une activité bouillonnante, notamment à New York et à Florence, il accepte temporairement de diriger la Comédie-Française en 1941, mais est très vite limogé sur ordre de l’occupant allemand..
S’appuyant sur ses journaux et carnets, ainsi que sur son abondante correspondance, en particulier avec Gide et Martin du Gard, Marc sorlot brosse le portrait d’un homme pétri de paradoxes — intransigeant, soucieux de sa liberté, insatiable séducteur mais austère catholique dans les dernières années… — et retrace avec brio les étapes d’un étonnant parcours intellectuel et artistique.
Marc Sorlot, docteur en histoire, a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire politique et intellectuelle entre 1870 et 1940.