"Il fut un temps, et ce temps n’est pas encore bien loin de nous, où toutes les sciencesdevaient prendre leur origine dans la Bible. C’était la base unique sur laquelle on leurpermettait de s’élever ; et d’étroites limites avaient été fixées à leur essor. On laissaitl’astronome observer les astres et faire des almanachs, mais à condition que la terre resteraitau centre du monde, et que le ciel continuerait à être une voûte solide, parsemée de pointslumineux ; le cosmographe pouvait dresser des cartes, mais il devait poser en principe que laterre était une surface plane, suspendue miraculeusement dans l’espace, et soutenue par lavolonté de Dieu. Si quelques théologiens, moins ignorans, permettaient à la terre de prendrela forme ronde, c’était à la condition expresse qu’il n’y aurait pas d’antipodes. L’histoirenaturelle des animaux devait partir de la reproduction de ceux qui avaient été conservés dansl’arche ; l’histoire et l’ethnographie avaient pour base commune la dispersion, sur la surfacede la terre, de la famille de Noë".