Cet ouvrage analyse les tendances liées à la reproduction sociale, la fécondité et l’égalité entre les femmes et les hommes au Québec, en adoptant une perspective historique et comparative qui s’étend de 1960 à 2010. Il met en lumière le rôle essentiel de l’égalité entre les sexes dans la prévention d’une chute draconienne de la fécondité. Pour étayer sa thèse, l’autrice mobilise un concept inédit, celui de la « dématernalisation » des soins, visant à soulager les mères d’une partie du travail de reproduction sociale, notamment les soins aux enfants. L’ouvrage montre que la politique de 1997, Les enfants au coeur de nos choix, axée sur la conciliation entre travail et famille, a eu un effet bien plus important sur la fécondité que la politique nataliste de 1988. Ce livre suscitera incontestablement de nombreux débats au sein de la communauté universitaire et au-delà, en raison de sa portée qui dépasse largement les études habituelles focalisées sur des aspects spécifiques tels les services de garde. Un ouvrage qui intéressera autant les chercheurs que les intervenants ainsi que tous les parents actuels et à venir.
- Introduction
- La maternité et l’égalité
- Deux concepts importants: politique familiale et reproduction sociale
- Le plan du livre
- CHAPITRE 1. La chute de la fécondité au Québec :pourquoi s’en préoccuper?
- Le vieillissement démographique au Québec: analyse comparative
- Les enjeux liés au vieillissement de la population au Québec
- La maternité et l’égalité entre les sexes: deux idées inconciliables?
- Les intentions de fécondité et leur réalisation: du rêve à la réalité?
- CHAPITRE 2. Les théories explicatives de la chute de la fécondité
- Le point de vue des économistes
- Les théories sociologiques contemporaines
- La théorie de l’équité des sexes
- De l’équité à l’égalité entre les sexes
- CHAPITRE 3. La démarchandisation, la défamilialisation et la dématernalisation
- Régimes providentiels et régimes de sexes
- Un nouvel outil: la dématernalisation des soins
- Mesurer la dématernalisation des soins
- CHAPITRE 4. L’économie, le mariage et le soutien aux familles
- Structure du marché du travail et fécondité dans les pays développés
- La chute de la fécondité est-elle liée à la «désinstitutionnalisation de la famille»?
- L’effet des politiques familiales sur la fécondité
- Les pays sociaux-démocrates
- Les pays libéraux
- Les pays conservateurs
- Les pays latins
- La fécondité, une question de conciliation emploi-famille?
- CHAPITRE 5. De la Révolution tranquille à la veille de la première politique familiale
- Les années 1960: plus d’adultes, mais moins d’enfants
- L’ouverture de nouveaux horizons
- Des congés de maternité aux premières initiatives de services de garde
- CHAPITRE 6Les années 1990: des mesures ciblées fédérales aux allocations universelles provinciales
- Plus de bébés au Québec… et ailleurs!
- Les politiques familiales au Québec et au Canada: deux branches d’un même arbre?
- Les initiatives fédérales: entre le «ciblage» et la confusion
- La première politique familiale québécoise: entre le natalisme et l’universalisme
- L’effet (peu probable) du «bébé-bonus» sur les naissances au Québec
- Une dématernalisation des soins?
- CHAPITRE 7. L’enfant pauvre au coeur du soutien du gouvernement fédéral
- Le Plan d’action national de 1999
- 1. La Prestation nationale pour enfants (PNE)
- 2. Les ententes sur les services à la petite enfance
- 3. La prolongation du congé parental payé
- CHAPITRE 8. L’exceptionnalisme du Québec réaffirmé
- De la baisse de la fécondité des années 1990 à la montée des naissances après 2005
- La légitimité du gouvernement dans le soutien aux familles
- Nouvelles dispositions de la politique familiale: les enfants au coeur de nos choix
- La politique familiale au-delà du livre blanc, 2005-2010
- Un Québec fou de ses enfants ou fou de la conciliation emploi-famille?
- Le Québec, la plus «dématernalisante» des provinces
- Conclusion
- Le Québec est-il le paradis des familles?
- Le Québec n’a pas les deux mains sur le volant de sa politique familiale
- Une forte proportion de nouveaux parents reçoivent de faibles prestations parentales, ou n’en reçoivent pas du tout
- L’égalité entre les sexes demeure fragile, surtout lorsque les mécanismes permettant la conciliation emploi-famille ne sont plus en vigueur
- Le réseau de services de garde à la petite enfance craque de partout, mais le fonctionnement de l’économie a besoin du travail essentiel des éducatrices
- Limites, nouvelles pistes de recherche
- Pour terminer: l’égalité doit devenir une obsession
- Remerciements
- Références
- Liste des figures et des tableaux