Partout dans le monde, des partis nationalistes prônant la vision d’un État fort prennent de plus en plus d’assaut les scènes locales en mal de souveraineté. Pour combattre cette tendance, la pensée de Jacques Derrida peut aider à refonder nos points de repère politiques. Avec ses deux formules, « plus d’une loi » et « la guerre des noms », cet ouvrage s’inscrit dans cette perspective. La première formalise la loi par une aporie qui s’applique tant à la logique de l’inconscient qu’à la loi au sens juridico-politique, reliant ainsi les champs dissociés de la psychanalyse et de la politique. Quant à la seconde, elle met en exergue la conflictualité de l’économie libidinale et les régimes de domination qui imposent leurs modes de jouissance en reproduisant des systèmes de classification par lesquels certains noms propres assurent la fonction de fétiches. Cet ouvrage confronte également les noms propres de Derrida, de Deleuze et Guattari, et de Foucault en mettant en scène une lutte philosophique entre ces penseurs qui prétendent, chacun à leur manière, redéfinir la ou le politique en introduisant une force qui déborde la représentation. Entre déconstruction, philosophie et psychanalyse, cet essai cherche à élaborer de nouvelles réponses aux maux de notre temps, pour une « démocratie à venir ».
- LIMINAIRE
- PRÉSENTATION
- INTRODUCTION
- AVANT- PROPOS. Déterritorialiser la guerre – du Liban
- 1. Plus d’une loi. Lire la compulsion de répétition et le fétichisme généralisé avec Deleuze-Guattari et Derrida
- Le double bind de Derrida: une stricture différentiale
- Une responsabilité hyperbolique
- 2. Différend Kafka: entre les lignesde Deleuze-Guattari et Derrida. Penser la normativité au-delà de la représentation
- Un différend dissimulé: pas de loi / plus d’une loi
- Trouble des positions: une aporie traduite selon deux lectures
- Machine célibataire contre sujet (quoi contre qui) /idiome (entre qui et quoi)
- Maintenir la loi pour la faire fuir: désistance devant la loi
- Une loi qui fait retour
- Continuité d’un désir immanent / discontinuité à plus d’une loi
- 3. Croyance et politiqueDu privilège de la politique sur le droit (Deleuze et Guattari) au «Fondement mystique de l’autorité» (Derrida)
- Le Foucault de Deleuze: les rapports de pouvoir priment sur la loi
- Le «Fondement mystique de l’autorité»: dette infinie, dette finie
- Avec et contre L’Anti-OEdipe
- Re-fonder le politique à partir de la problématique du déni
- Croire ou ne pas croire: l’échec d’une schizoanalyse enferrée dans ses contradictions
- La problématique du déni, entre croyance et incroyance
- 4. Double je(u), le fort-da et la guerre des noms
- Freud doublé par «son» fort-da
- Heidegger doublé par «son» Nietzsche
- La double signature de Nietzsche et la guerre des noms
- 5, «Après» la biopolitique, retour à Freud: la pulsion de pouvoir
- De la biopolitique à la pulsion de pouvoir
- Comment le fort-da de Freud désajointe l’histoire de Foucault
- Introduire la pulsion de pouvoir dans le champ politique
- 6. Faire la Guerre-des-nom : du Nom-du-père à la Communauté-des-frères. Vers un fétichisme généralisé
- Retour sur la guerre des noms
- Noms propres non propres
- Nom-du-père et points de capiton
- Non-rapport sexuel et déconstruction
- Procès de relativisme et fétichisme généralisé
- Ma Guerre-des-noms / ma Lutte-des-classes
- Le pacte social de la Communauté-des-frères
- Le fétichisme de la Communauté-des-frères et la mondialisation
- Tout fétichisme est hanté par le fétichisme généralisé
- Contre le phallogocentrisme: lutter pour d’autres noms, d’autres classes, d’autres sexes
- 7. Rousseau-de Man-Derrida: pour un tout autre Contrat social
- Le Contrat social de Paul de Man
- Critique de la méthode demanienne et de la machine textuelle
- L’idiome du Contrat social, souveraineté et violence phallogocentrique
- Le Contrat social et l’analogie entre homme et animal: la guerre des analogies
- PROVENANCE DES TEXTES
- Remerciements
- Table
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