Cet ouvrage examine l'apport de la musique dans la littérature du point de vue de la lecture. La démarche musicale et l'intervention romanesque y sont considérées comme deux approches esthétiques différentes ayant entre elles de profondes affinités. À travers l'analyse de Passacaille de Robert Pinget et de Fugue de Roger Laporte, œuvres appartenant à ce que l'on a appelé le « Nouveau Roman », l'auteur amène le lecteur à s'interroger sur la pertinence de la musique au sein de l'œuvre littéraire et à établir des liens entre les modes de signification des deux formes d'expression. Elle met en relief des analogies de structure qui permettent l'identification du texte, lui donnent une direction et en même temps soulignent la dimension musicale du roman. Frédérique Arroyas entend souligner aussi l'importance de la lecture en tant que construction de sens. L'acte de lecture est beaucoup plus qu'un simple décodage : il fait intervenir le corps, l'imagination, la mémoire. C'est durant la lecture que le texte devient un objet dynamique signifiant où toute la potentialité de l'écrit est actualisée. De ce point de vue, la lecture musico-littéraire devient un lieu original où est mise en évidence l'interaction entre le romanesque et la musique, où sont révélées les composantes musicales pertinentes à l'interprétation du texte par le lecteur. Frédérique Arroyas enseigne au Département d'études françaises de l'Université de Guelph.