Femme des Lumières, Louise d’Épinay est surtout connue pour sa correspondance avec le diplomate napolitain Ferdinando Galiani, de même que pour un long roman autobiographique et Les conversations d’Émilie, un dialogue mère-fille traitant d’éducation. On sait moins qu’elle a été, pendant trente ans, la collaboratrice prolifique de la Correspondance littéraire, l’un des plus importants périodiques clandestins de la deuxième moitié du xviii e siècle. L’analyse des pièces de cette « femme d’esprit » ayant circulé dans les feuilles manuscrites de Grimm et de Meister donne à voir l’aura de la féminité dans la presse littéraire de l’Ancien Régime et la représentation de la relation ayant pris forme entre des rédacteurs parisiens et leurs lecteurs princiers, tenus au secret et dont le nombre n’a jamais excédé la douzaine d’abonnés. Ce livre, le premier à proposer une critique approfondie des écrits journalistiques et épistolaires de madame d’Épinay, offre une réflexion sur les pratiques d’écriture et les pratiques de sociabilité d’une femme de lettres et de son proche entourage, sur leur influence réciproque, mais aussi sur l’imaginaire du monde et du milieu philosophique qui fascinait l’Europe de l’époque.
- Introduction
- Louise d’Épinay, femme de lettres des Lumières
- Écriture & vie de société: quelques notions
- Sociabilité
- Mondanité
- Imaginaire social
- Représentation de soi
- Les correspondances littéraires de Louise d’Épinay
- Abréviations et modernisation
- Chapitre I
- Louise d’Épinay et la Correspondance littéraire
- Une communauté princière et philosophique
- Mme***
- Louise d’Épinay journaliste
- Mme***, femme aimable et femme d’esprit
- Figures de la réceptrice
- Chapitre II
- Galanterie et mondanité
- Un héritage littéraire et mondain: la galanterie
- Représentations galantes
- Poésies fugitives et vie de société
- Univers pastoral et représentation auctoriale
- La critique du monde
- Réputation féminine et dangers de la mixité
- Morale et superficialité
- Chapitre III
- La distinction
- L’élitisme de la Correspondance littéraire
- Distinction sociale et distinction intellectuelle
- Autoreprésentation et adhésion
- La femme de mérite et le public: les critiques de spectacle
- Connivence et raillerie: les critiques d’ouvrage
- Le rire de la philosophe
- L’éloge des «gens de génie»
- Chapitre IV
- Dialogues fictifs et conversations
- Dialogues, spectacle et divertissement
- Diderot et Louise d’Épinay: «Expériences intéressantes»
- Meister et Louise d’Épinay: «Réflexions d’un ignorant»
- Le monde du spectacle
- Les déceptions théâtrales de Mme***
- Le «Rêve», ou l’éducation mise en scène
- Le spectacle du monde
- Apparences, luxe et distinction
- Frivolité et libertinage, ou «L’amitié de deux jolies femmes»
- Textes dialogiques et dialogues textuels
- Une leçon sur les apparences: la «Dixième conversation»
- Décadence et distinction: la représentation de la féminité
- Chapitre V
- Sociabilité épistolaire
- Louise d’Épinay et Ferdinando Galiani
- Correspondance et vie de société
- Sociabilité et épistolarité
- Le Paris de Galiani
- Autoreprésentations et pactes épistolaires
- La distinction du «petit comité»
- Connivence et fermeture
- Satire et éloge des gens de lettres
- «Une correspondance gaie de folies philosophiques»
- Rire en marge de la bonne société
- Sociabilité, rire et création
- Conclusion
- Annexes
- Louise d’Épinay et la Correspondance littéraire
- Annexe I
- Textes et articles attribués à Louise d’Épinay entre 1756 et 1783
- Annexe II
- Lettres et vers adressés à Louise d’Épinay entre 1755 et 1783
- Bibliographie
- Sources manuscrites
- Oeuvres et ouvrages des XVIIe et XVIIIe siècles
- Louise d’Épinay et la Correspondance littéraire
- Autres oeuvres et ouvrages cités
- Articles et ouvrages critiques (XIXe-XXIie siècle)
- Remerciements