Prison depuis le XIXe siècle, l'ancienne abbaye de Clairvaux renferme durant les sombres années de la Seconde Guerre mondiale, outre les " droit-commun ", nombre de détenus politiques. Sous l'Occupation, pour certains avant d'être déportés dans les camps nazis, communistes et opposants au nouveau pouvoir ― dont Guy Môquet, Jean-Pierre Timbaud, Pierre Daix ― y demeurent sous la seule garde de Français. Les Allemands, quant à eux, s'y rendent surtout pour exécuter des otages. Le conflit à peine terminé, vient le temps de l'épuration qui réunira, derrière les hauts murs, soutiens et responsables du régime de Vichy. Aux côtés d'anonymes, se retrouveront des noms célèbres, tels Charles Maurras, Xavier Vallat, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, Jacques Benoist-Méchin... Lourdement condamnées, souvent pour haute trahison ― parfois condamnées à mort ―, toutes ces personnalités jouiront d'un étonnant régime de faveur et bénéficieront de grâces et de remises de peine successives qui allégeront considérablement leur incarcération. S'appuyant sur les archives pénitentiaires accessibles depuis peu, Dominique Fey et Lydie Herbelot retracent avec minutie, de 1937 à 1953, la vie quotidienne et le comportement de ces hommes ― connus ou inconnus ― emprisonnés dans un même lieu et qui furent, selon les périodes, espions à la solde de l'Allemagne, résistants ou collaborateurs.
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- Table des matières
- Introduction
- Prologue
- Première partie: Clairvaux une prison face à la guerre
- Chapitre I: Une centrale en alerte
- I. La prison mobilisée
- La défense passive
- L’encadrement : du manque à l’expédient
- Des espions à clairvaux
- II. La difficile gestion du quotidien
- Un retour à la normale?
- Loger, nourrir et occuper les prisonniers
- Chapitre II: Une centrale dans la tourmente
- I. Clairvaux : Une prison allemande?
- Une occupation des prisons
- Des peines nombreuses mais « courtes »
- Une garde assurée par les Français
- II. De la logique d’exclusion
- L’internement administratif : un mécanisme légal d’exclusion ?
- Des détenus « embarrassants »
- Un quotidien délicat à gérer
- De bien maigres compensations
- Vers d’autres cieux…
- III. … À la volonté d’élimination
- Les fusillés de Clairvaux : 1942, l’année terrible
- Clairvaux : une étape vers la déportation
- Chapitre III: Une centrale en résistance
- I. Un personnel sous tension
- II. Résistance ou révolte : L’émeute de juillet 1944
- III. Entre résistance et collaboration : Quelques destins
- Des agents résistants
- Une épuration « sauvage » ?
- Deuxième partie : Clairvaux, prison de l’épuration
- Chapitre IV: La centrale à partir de 1945
- I. Tissus et compagnie
- II. Le problème crucial de la nourriture
- III. Travail ou chômage ?
- IV. Révoltes individuelles et collectives
- Chapitre V: Quelques profils de détenus « ordinaires »
- I. L’épuration dans les milieux populaires
- II. L’épuration dans la police
- Chapitre VI: Petites et grandes plumes de la collaboration
- I. La vieille garde de l’extrême droite: Charles maurras et maurice pujo
- Des détenus peu banals
- L’état de santé de Maurrasdans les premiers temps de sa détention
- Une pugnacité intacte
- Un détenu privilégié ?
- Des moments toutefois plus « tendus »
- Détenu de Clairvaux hors les murs
- Fin de détention dans l’Aube
- II. Les journalistes de je suis partout
- Pierre Vitoux
- Pierre-Antoine Cousteau et Lucien Rebatet
- III. Les autres officiants de la presse collaborationniste
- Camille Fégy
- André Dulion de Laumois
- Christian de La Mazière
- IV. Des éditeurs également
- Jacques Bernard
- Gabriel Jeantet
- V. Des « doctrinaires » enfin : Paul guiraud
- Chapitre VII: Serviteurs de vichy à clairvaux
- I. Les amiraux Esteva et de Laborde
- II. Xavier Vallat
- III. Paul Marion
- IV. François Chasseigne
- V. Jacques Benoist-Méchin
- Conclusion
- Annexes
- Bibliographie
- Index Des Noms Propres
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