Signée le 3 avril 1559, la paix du Cateau-Cambrésis scelle la fin des guerres d'Italie. Le dénouement de cette lutte pour l'hégémonie en Europe entre Habsbourg et Valois, dont la domination de la Péninsule est la clé, constitue une énigme. Après avoir été en mesure de prendre une revanche historique, le roi de France accepte un traité particulièrement défavorable. Si les troubles religieux ont rendu cet accord durable, ils n'en sont pas la cause, même si Henri II l'a proclamé pour couvrir l'abandon de nombre de conquêtes. Au terme de débats discontinus et d'une décennie de combats militaires, diplomatiques, financiers et symboliques, le roi d'Espagne remporte finalement l'avantage, surpassant son adversaire en réputation. Les deux Grands du XVIe siècle n'en ont pas moins traité d'égal à égal. Établissant un rapport de force équilibré - même s'il est voué à évoluer -, l'accord se fonde sur des concessions propres à réconcilier les princes et conformes aux principes de la justice : il semble éteindre tout litige. Par son caractère exemplaire, il révèle les conditions et les règles d'une négociation internationale comme la permanence d'un imaginaire chrétien de la paix. On trouvera, dans ce livre, le texte du traité du Cateau-Cambrésis.