Après le terrible désastre du Chemin des Dames, où des milliers de soldats sont envoyés à la mort, le 16 avril 1917, par un état-major aveugle et entêté, les élus du pays se réunissent en Comités secrets. La vérité, bien entendu non divulguée, éclate alors dans les lieux calfeutrés du Pouvoir - à la Chambre des députés, du 29 juin au 7 juillet 1917, puis au Sénat, du 19 au 21 juillet 1917.
Au cours de ces débats, députés et sénateurs - dont certains reviennent du front - reconnaissent l'incompétence criminelle du général Nivelle, indifférent aux pertes humaines et, cependant, jamais désavoué officiellement, tout comme ils dénoncent la dure répression des innombrables mutineries. Ils révèlent également la carence totale des services de santé : poilus mutilés oubliés hors des baraquements, exposés à la pluie et au froid, prise d'assaut des trains sanitaires par certains blessés, monstrueuse expérimentation des vaccins antitétaniques sur les soldats sénégalais... Et bien d'autres informations stupéfiantes seront dévoilées lors de ces tumultueuses journées. Un gigantesque ossuaire pour rien, et l'impunité pour les responsables militaires et politiques. " Nous ne pouvons dire ces choses que parce que nous sommes entre nous ", déclare un député. Et, en effet, après la tenue de ces Comités, le mensonge, la vérité officielle, reprennent leurs droits. Les procès-verbaux de ces séances à huis clos n'ont jamais été publiés, si ce n'est au Journal officiel, bien après la guerre - certains, incomplets, paraîtront seulement en 1968.
Henri Castex, comblant ici ou là les lacunes, apporte des commentaires éclairants sur ces débats dont le pays tout entier, pourtant engagé et meurtri, resta scandaleusement exclu.
- DU MÊME AUTEUR
- Page de titre
- REMERCIEMENTS
- Page de Copyright
- Sommaire
- INTRODUCTION
- SEPTIÈME COMITÉ SECRET À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS - (29 juin-7 juillet 1917)
- I - BILAN D’UN DÉSASTRE
- Une offensive prématurée
- Le massacre des Sénégalais
- Des sanctions pour les généraux !
- La fonte des effectifs
- Les erreurs de Nivelle
- La faute de Joffre à Verdun
- II - TÉMOIGNAGE D’UN COMBATTANT
- De folles instructions
- La bataille perdue
- Les responsabilités du haut commandement
- III - LES RESPONSABILITÉS POLITIQUES
- Le plan Nivelle : vingt pour cent de chances de succès
- Le conseil de guerre de Compiègne
- La mise en cause de Poincaré
- IV - LES MUTINERIES
- Les méthodes arbitraires de répression
- La vraie raison de la répression
- Les causes profondes de la révolte
- V - LES CARENCES DU HAUT COMMANDEMENT
- Conservatisme et esprit de caste
- Un contrôle postal militaire excessif
- Agents observateurs et provocateurs
- Des troupes pour maintenir l’ordre
- La mauvaise utilisation des chars et des avions
- La mauvaise organisation du terrain
- VI - LES EXPLICATIONS DU MINISTRE DE LA GUERRE
- La préparation de l’offensive
- Le bilan selon Painlevé
- La méthode Pétain
- La sanction des chefs, lacune du code militaire
- L’ombre de la révolution russe
- La désignation complaisante des officiers d’état-major
- Le moral de l’armée
- VII - LA FUITE DES RENSEIGNEMENTS
- Des exemples de fuite
- Pacifisme et propagateurs de fausses nouvelles
- Guerre des combattants, guerre des états-majors
- Témoignage sur l’offensive du 16 avril
- VIII - LES CARENCES DES SERVICES DE SANTÉ
- Une organisation défaillante
- Des évacuations improvisées
- Quatre thermomètres pour quatre mille blessés
- L’abandon des blessés
- D’accablants témoignages
- Le haut commandement n’avait pas prévu l’échec
- Ignorance, incurie et carence…
- LES COMITÉS SECRETS AU SÉNAT - 19-21 juillet 1917
- I - LE CHEMIN DES DAMES
- Les premiers Comités secrets au Sénat
- L’offensive d’avril
- Lloyd George impose la continuation de l’offensive
- II - CLEMENCEAU ET LE DÉFAITISME
- Le ministre de l’Intérieur et les anarchistes
- Malvy foudroyé…
- CONCLUSION
- BIBLIOGRAPHIE