À la fois hybride, monstre, cyborg ou mutant, le posthumain est une figure pour le moins paradoxale ; annonciatrice bien souvent de la fin de l’Histoire, elle incarne pour l’homme la possibilité de transcender sa propre mortalité, tout en présentant, à l’instar des utopies, un état figé, final et abouti. Cependant, en replaçant le posthumain dans l’histoire de l’évolution, ne peut-on pas, justement, le faire évoluer ? Il ne serait plus l’idéal à atteindre ou le pire à éviter, mais la représentation des possibles, les branches fantasmées d’un futur arbre évolutif. Les ramifications en sont nombreuses et fertiles, largement irriguées sur le plan du discours et de la narration par les différentes théories de l’évolution des espèces et par celle de la cybernétique, science pluridisciplinaire à l’origine même du posthumanisme. Dans cet ouvrage, l’autrice se demande, en relisant des romans et des nouvelles de science-fiction publiés surtout entre 1948 et 2005, de quelle façon le posthumain littéraire s’inscrit dans la logique de ces théories et dans quelle mesure il en mobilise les signes et les savoirs.
- Notes sur l’ouvrage
- Les publications originales et le financement
- La traduction des citations
- Liste des abréviations
- Introduction
- PREMIÈRE PARTIE. Évolution des espèces et taxonomie
- Chapitre 1. Du protohumain au posthumain: signes, traces et définition
- Nommer l’hybridité
- De la pensée abstraite aux outils
- Reconnaître l’humain: une compétence sémiotique?
- La curiosité métaphysique
- Le posthumain
- Les ruines
- Le langage
- La mémoire atavique
- Qu’est-ce qu’un humain? La question a-t-elle un sens?
- Chapitre 2. Quand l’humanité diverge: la spéciation des posthumains
- La multiplication des espèces: spéciation et divergence
- Les temps de l’évolution
- Les limites de la variabilité ou le bricolage du vivant
- Humain de souche, humain nouveau
- L’écologie des spéciations posthumaines
- Chapitre 3. La description d’espèces (post)humaines: entre science et étrangeté
- La (xéno)encyclopédie du lecteur (de science-fiction)
- La description d’espèces
- Hothouse
- Oryx and Crake
- DEUXIÈME PARTIE. L’émergencedu posthumain littéraire
- Chapitre 4. L’homme, ce parasite autodestructeur: Ape and Essence d’Aldous Huxley
- Gaïa et ses parasites humains
- D’Athéna à Thanatos, la destruction
- D’Éros à Bélial, sexualité et reproduction
- Chapitre 5. Prothèses cybernétiques et exodarwinisme: Limbo de Bernard Wolfe
- Immob et les pro-pros
- Anti-pros
- Anti-Immob: Don Thurman
- Chapitre 6. Un posthumain supérieur à la somme de ses parties: More Than Human de Theodore Sturgeon
- Le caractère social: un être extrodéterminé dans un monde introdéterminé
- Apprendre comment être-à-plusieurs: de la psychologie gestalt au bricolage
- La morale contre l’éthique: accueillir l’ethos
- La symbiose, une morale naturelle?
- TROISIÈME PARTIE. Monstruosité, adaptation, évolution
- Chapitre 7. Les monstres prometteurs: Twilight World de Poul Anderson
- Les mutants aristocrates de Thierry Hoquet
- Évolution de la représentation de la monstruosité
- Une horde de zombies ou des mutants spécialisés
- L’eugénisme positif: vers une aristocratie mutante
- Problèmes et solutions géographiques: l’isolement
- Chapitre 8. La catastrophe des gros cerveaux: Galápagos de Kurt Vonnegut
- Le désavantage évolutif d’un cerveau de (trop) grande taille
- D’une catastrophe à l’autre
- Humains, posthumains
- Science-fiction ou utopie: le narrateur est-il fou?
- Chapitre 9. Au royaume de la survie,le mieux adapté est roi: Hothouse de Brian Aldiss
- La loi de la nature, c’est dur, mais c’est la loi…
- Le banian de l’évolution
- La survie des posthumains: le retour au primitif
- Topologie de la survie
- Commensalisme, symbiose et parasitisme
- Naissance et mort de la biosphère terrestre
- Chapitre 10. Évolution dirigée et fluiditéde genre: Le silence de la Cité d’Élisabeth Vonarburg
- L’Extérieur: autorégénération et surféminisation
- Cités souterraines: la réjuvénation et les ommachs
- Le Projet: une nouvelle génération de métamorphes postgenrés?
- Chapitre 11. Saltation virale pour un post-Homo communicans: la série Darwin de Greg Bear
- La société humaine entropique
- La saltation en réseau
- Les shevites
- La cohabitation
- Conclusion
- Bibliographie
- Corpus principal
- Autres fictions citées
- Ouvrages théoriques
- Annexe. Résumés des ouvrages du corpus
- 2001: A Space Odyssey d’Arthur C. Clarke (1968)
- Les animaux dénaturés de Vercors (1952)
- Ape and Essence d’Aldous Huxley (1948)
- Darwin’s Radio et Darwin’s Children de Greg Bear (1999, 2003)
- Galápagos de Kurt Vonnegut (1985)
- Hothouse de Brian Aldiss (1962)
- Limbo de Bernard Wolfe (1952)
- More Than Human de Theodore Sturgeon (1953)
- La planète des singes de Pierre Boulle (1963)
- Le silence de la Cité d’Élisabeth Vonarburg (1981)
- The Time Machine de Herbert Georges Wells (1985)
- Oryx and Crake de Margaret Atwood (2004)
- Twilight World de Poul Anderson (1961)
- Table des matières
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