Peu de rapport gouvernementaux ont provoqué autant de discussions et de controverses que le Rapport Parent. Ce dernier ne visait pas moins que de restructurer de fond en comble le système d’éducation québécois. L’intérêt que suscita la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec, oeuvrant entre 1961 et 1966, et la mise en place ultérieure d’une majeure partie de ses recommandations font en sorte que son rapport final, nommé d’après le président de la Commission, Mgr Alphonse-Marie Parent, constitue un des documents fondateurs de la société québécoise contemporaine. Cette anthologie révèle le travail complexe de la Commission et l’actualité de ses convictions même quarante ans après. Un choix judicieux, parmi le 1485 pages et les 576 recommandations de l’original, permet de saisir la nouvelle philosophie de l’éducation dont le souci principal était une démocratisation du système scolaire et universitaire. La Commission recommande non seulement la création de nouvelles institutions devenues depuis part entière de l’éducation québécoise, comme le ministère de l’Éducation ou le cégep, mais elle réclame aussi une uniformisation des droits d’accès à la formation et à l’éducation. Claude Corbo présente le Rapport Parent dans le contexte de l’époque. D’une façon succincte et précise, il retrace dans l’introduction l’arrière-plan du système de l’éducation avant la création de la Commission, sa mise en place ainsi que son fonctionnement et son impact. Les textes choisis, regroupés en 25 chapitres qui sont précédés chacun d’une note explicative, permettent de replonger dans les débats majeurs qui transformeront la société québécoise et dont les répercussions sont encore palpables. Claude Corbo est professeur de science politique à l'Université du Québec à Montréal, dont il a été recteur de 1986 à 1996. Il enseigne notamment l'histoire de la pensée politique.