Le Roman du Comte d'Anjou met en scène les errances d'une jeune femme pieuse qui fuit les excès du désir masculin et l'hostilité d'une puissante comtesse. Ce sont là les ingrédients de ce roman d'aventures en vers, écrit au début du XIVe siècle, qui s'inscrit dans l'abondante thématique des femmes persécutées.Jean Maillart s'élève contre l'illusion courtoise bâtie par la littérature qui le précède. Il définit aussi la place de la femme dans la société et la spiritualité médiévales.Le texte s'ouvre ainsi aux différentes manifestations de notre humaine condition.
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- Table des matières
- Introduction
- Première partie – Un avatar de la «fille aux mains coupées»
- 1.Une intrigue rebattue : le «conte de la fille aux mains coupées»
- De deux contes, un troisième
- En amont, les textes du XIIIe siècle
- En aval, l’influence réduite du Comte d’Anjou
- 2.De La Manekine au Roman du Comte d’Anjou
- Jean Maillart «fils» de Philippe de Rémi
- La symbolique et la dimension religieuse
- 3.Des accents moralisateurs
- Affirmation et amplification du discours didactique
- Le péché paternel
- L’amour courtois en question
- Les dessous de la fête courtoise
- 4.Une réflexion élargie à différents domaines
- Du bon usage du pouvoir
- Les strates sociales
- Les relations entre les sexes
- Deuxième partie – Un roman réaliste?
- 1.Les romans dits «réalistes»
- La séduction d’une héroïne abandonnée
- Le réalisme défini par Rita Lejeune
- 2.La difficile référentialité du cadre spatio-temporel
- Refus du merveilleux?
- Une réalité géographique et historique
- Le flou géographique
- Le flou temporel
- 3.Un espace-temps à échelle humaine
- Le cadre humanisé
- La saisie quasi sociologique de l’espace
- Un temps humain
- 4.Une écriture réaliste?
- L’idée de réalisme au Moyen Âge
- Les mécanismes de l’écriture
- La distanciation critique
- 5.L’appréhension du monde : nouvelle, exemplum, fabliau
- L’authenticité des événements dans la nouvelle
- Les détails issus du monde quotidien
- Le Comte d’Anjou, l’exemplum et le fabliau
- Style et effet de réel
- 6.Le «dit»
- Le paradoxe de la forme
- La dénomination de l’œuvre
- La fonction du «dit»
- Troisième partie – Un roman didactique : la représentation
du chrétien
- 1.Les ambitions du clerc dans le monde laïc
- Le fonctionnaire-écrivain
- Être clerc
- 2.Les ambiguïtés du narrateur
- Portrait du narrateur en prédicateur
- Ménestrel, conteur ou prédicateur
- 3.Regards sur l’Église dans l’ensemble du corpus
- Jehan et Blonde, Guillaume de Dole et L’Escoufle : une certaineindifférence à l’égard du personnel religieux
- Joufroi de Poitiers : la religion ouvertement tournée en dérision
- Le Châtelain de Couci, la Violette et Galeran : des prises de positions plus ambiguës
- La Manekine : un roman explicitement religieux
- Le personnel ecclésiastique dans le Comte d’Anjou
- 4.Une didactique d’inspiration religieuse à l’usage des laïcs
- Des vices et des vertus mondains
- La vie féminine
- La spiritualité laïque
- 5.Les fondements théologiques : l’influence des ordres mendiants
- Les aspirations des laïcs
- La réponse des Mendiants
- Prédication urbaine
- Imitation christique
- Les images du corps et de la femme
- Conclusion
- Les ingrédients traditionnels de l’aventure non-arthurienne
- Une mutation idéologique : femme et héroïsme
- À l’aube de l’humanisme
- Index des œuvres citées
- Bibliographie
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