En 1784, Mesmer est officiellement condamné par les autorités académiques et sa méthode, s'appuyant sur le baquet magnétique, se trouve récusée. Pourtant cette même année, un de ses disciples, le marquis de Puységur, publie un livre important rapportant plusieurs cas de guérison par le magnétisme.
En effet, sous l'influence du maître, Puységur entreprend de soigner un jeune domestique souffrant de troubles respiratoires. La chose s'ébruite. On le requiert le lendemain pour un malade en proie à de graves crises de convulsions. Peu à peu, c'est la région entière du Soissonnais qui accourt et de nombreuses associations savantes naissent dans son sillage. Puységur, soucieux de soulager le plus grand nombre, ira jusqu'à magnétiser, pour ses cures, l'orme de son village.
Dans le présent ouvrage, le marquis de Puységur explique notamment qu'il a décelé chez ses patients — de simples paysans de ses terres — mis en « état somnambulique », c'est-à-dire sous hypnose, une acuité mentale au-dessus de leur capacité ordinaire, se manifestant par l'aptitude à diagnostiquer leur propre maladie et celle des autres, et même à indiquer les traitements à suivre. De ces découvertes à la fois étranges et fondamentales — n'oublions pas que Freud débutera en pratiquant l'hypnose — naîtront les premières investigations dans l'exploration de l'inconscient.