Une énigme : pourquoi les pensionnats indiens du Québec étaient-ils si peu nombreux – six en tout – comparativement à ceux de l’Ontario et de l’Ouest canadien ? Pourquoi ont-ils ouvert si tardivement – au début des années 1950 – a lors qu’ailleurs i ls sont implantés dès la fin du 19e siècle ? Autre énigme : comme la majorité des pensionnats catholiques canadiens étaient administrés par des pères oblats – 39 sur 45 – et que ceux-ci missionnaient dans la plupart des communautés autochtones au Québec depuis le milieu du 19e siècle, pourquoi ont-ils attendu si longtemps avant d’ouvrir des pensionnats au Québec ? Fondé sur les archives des pères oblats, très peu exploitées à ce jour, ce premier livre sur les pensionnats autochtones au Québec relate l’histoire de chaque établissement. L’auteur y fait ressortir les pressions politiques exercées par la communauté religieuse sur les autorités fédérales au moment même où le gouvernement libéral de Louis St-Laurent projetait de fermer ces institutions au Canada anglais. Il met aussi en lumière l’idéologie des oblats en matière d’éducation des enfants autochtones : contrairement à ce que prônait la politique d’intégration dans les écoles publiques du département des Affaires indiennes dans les années 1950, ils cherchaient plutôt à maintenir vivante la culture de leurs pensionnaires. Écrit dans le contexte tendu de la Commission de vérité et réconciliation, ce livre ouvre la voie à une interprétation différente de la responsabilité première de ces institutions au Québec. Henri Goulet a été chargé de cours en histoire et en études québécoises à l’Université de Montréal. Il a publié, entre autres ouvrages, avec Jacques Rouillard Solidarité et détermination. Histoire de la Fraternité des policiers et policières de la Communauté urbaine de Montréal (Boréal, 1999), ainsi que L’enseignement médical : une profession. Histoire de l’AMCEM, 1968-2008 (PUM, 2008).
- Remerciements
- Introduction
- Un bref rappel historiographique
- CHAPITRE 1
- L'ouverture tardive des pensionnats indiens au Québec
- Une première vague de «réserves» au Québec en 1853
- La Loi des terres et forêts du Québec en 1941
- La crise des années 1930, la Deuxième Guerre mondiale et le régime duplessiste
- L’entrée en scène de Louis St-Laurent
- Le contentieux entre protestants et catholiques aux Affaires indiennes
- Paul Martin, ministre de la Santé nationale et du Bien-être social
- Un comité mixte sur la réforme de la Loi sur les Indiens, 1946-1948
- Les écoles indiennes au Canada en 1949
- L’importance des oblats
- Non à l’intégration dans les écoles secondaires publiques
- CHAPITRE 2
- Le pensionnat de Fort George, de 1930 à 1980
- Un historique de l’ouverture
- Le pensionnat
- La vie quotidienne
- Le recrutement des enfants innus de Pointe-Bleue en 1950
- De multiples contraintes au recrutement
- Les commissions scolaires du Nouveau-Québec (1968) et crie (1978)
- CHAPITRE 3
- Le pensionnat de Sept-Îles, de 1952 à 1971
- L’ouverture du pensionnat
- La gestion du pensionnat: la chasse-gardée des pères oblats
- L’ouverture en septembre 1952 et la question de la langue
- Les critères de sélection des pensionnaires en 1951
- Une formation scolaire orientée vers les métiers
- Une refonte du financement des pensionnats en 1957
- Le virage majeur du début des années 1960
- CHAPITRE 4
- Le pensionnat de Saint-Marc de-Figuery (Amos), de 1955 à 1973
- L’ouverture du pensionnat
- Le gouffre financier de la ferme Blais
- Une rentrée tardive
- Le recrutement de la première cohorte d’enfants
- La situation au pensionnat d’Amos à son ouverture
- Un projet d’hôtellerie pour les élèves du secondaire
- Les pères oblats à la commission Parent
- La fermeture du pensionnat
- CHAPITRE 5
- Le pensionnat de Pointe-Bleue (Mashteuiatsh), de 1960 à 1973
- Un historique de la réserve de Pointe-Bleue
- L’ouverture du pensionnat
- Les premières années
- De pensionnat à résidence étudiante
- Des relations conflictuelles
- Un dossier explosif en 1996
- Le départ définitif des oblats de Pointe-Bleue
- Conclusion
- Le refus de l’intégration aux écoles publiques
- La responsabilité principale des oblats
- L’absence de rivalité entre les Églises québécoises
- Le rôle des communautés religieuses de femmes
- La langue et la culture
- Les allocations familiales
- Le financement per capita
- ANNEXE A
- Les grandes dates de l’éducation des Indiens du Canada
- ANNEXE B
- Les critères d’admission aux écoles indiennes en 1957
- ANNEXE C
- Le comité conjoint sur les affaires indiennes, 1959-1960
- ANNEXE D
- La position anticatholique de l’Église Unie en 1958
- ANNEXE E
- Les per capita, de 1892 à 1947
- ANNEXE F
- La défense du principe de pensionnat, en 1942
- Bibliographie sélective
- Sources manuscrites
- Études
- Table des matières