Se pourrait-il que l'une des raisons du succès immense et sans cesse renouvelé des "Contes de ma mère" l'oye auprès des enfants vienne de ce que l'auteur était lui-même un enfant, comme le prétend Pierre Darmencour qui signa la dédicace de ce recueil à l'intention de la nièce de Louis XIV ? Cherchant sans doute à donner des titres de noblesse au genre mineur des contes de fées devenus à la mode, on rattacha un peu vite le volume à l'illustre Charles Perrault.
Au terme de cette minutieuse enquête, on en viendra peut-être à parler des « contes de Perrault fils », comme on se réfère aux ouvrages de Dumas fils. Et la présente réouverture du dossier Perrault, grâce à ces nouveaux éclairages, nous permettra de réinterpréter une œuvre, jusqu'alors restée très énigmatique.
Docteur en philosophie, Gérard Gélinas est professeur à Montréal (Québec).