Je ne pense pas que la thèse selon laquelle il y a des «obligations» qui naissent pour les Etats en dehors ou contre leur volonté soit vérifiable en droit international positif et c’est la raison pour laquelle je soutiendrai la thèse passée de mode selon laquelle la volonté des Etats est encore au fondement du droit international. Que la renonciation au volontarisme soit un effet de mode, cela est certain. C’est, je le crois, le plus souvent par mimétisme que dans les Etats du tiers-monde, y compris dans le mien, la plupart des cours et des manuels de droit international adoptent ce positionnement. Je ne suis pas de ceux qui tiennent le dépassement de la volonté de l’Etat pour un progrès. Je considère que l’objectivisme sous ses différentes formes, aujourd’hui dominant dans la littérature universitaire, est, dans le meilleur des cas, utopiste et, dans le pire, dangereux pour les Etats les plus faibles. Je considère qu’il est à la fois vrai et heureux que « les règles de droit liant les Etats procèdent […] de la volonté de ceux-ci ». En d’autres termes, cette thèse est juste dans les deux sens du mot : elle n’est pas fausse et elle est une protection pour les moins puissants. C’est ce qui explique que j’ai pu réunir dans le titre de cet ouvrage un mot qui désigne un système formé d’hypothèses vérifiées et de règles logiques (une théorie) et une appartenance, un parti pris politico-culturel